Bolsonaro dit : Nous brûlerons la jungle ici (écho d’un slogan de la droite en Inde, Nous brûlerons le temple ici, qui avait été inscrit sur une mosquée).
Bolsonaro, qui est actuellement en colère contre Macron pour ses critiques des incendies en Amazonie, aurait aimé être là. Les agriculteurs de France, de Finlande et d’Allemagne sont impatients de réduire les exportations de viande brésilienne vers l’Europe, dans le cadre d’une campagne visant à annuler l’accord commercial récemment signé entre l’Union européenne et le Mercosur (le bloc commercial d’Argentine, du Brésil, du Paraguay, d’Uruguay et du Venezuela). Le Brésil a hâte de faire partie de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), le groupe d’élite de 36 États qui prétendent être les pays les plus développés et qui sont donc capables d’attirer les investissements. Il est probable que l’OCDE ne prendra plus au sérieux la demande du Brésil, car il existe maintenant des doutes quant à l’engagement du Brésil envers les normes environnementales de l’OCDE. Bolsonaro est contraint de faire marche arrière pour maintenir les accords commerciaux et les espoirs de l’OCDE.
Macron n’avait pas invité Bolsonaro, mais il avait invité Narendra Modi de l’Inde. Quelques jours avant le G7, les deux hommes se sont rencontrés et ont discuté des transactions d’armes corrompues qui rapprochent l’Inde et la France – trente-six Rafale arriveront bientôt en Inde pour un coût de 7 milliards d’euros. L’Indice mondial de la faim récemment publié porte l’Inde à 103 sur 116 pays (le Brésil, grâce au programme Fome Zero de l’ancien président Lula, en est à 31). La mesure de la modernité n’est plus la fin de la faim, mais une meilleure force aérienne.
Macron a soulevé la question du Cachemire – où sept millions de Cachemiriens sont emprisonnés. La semaine dernière, douze hauts responsables politiques indiens de l’opposition se sont rendus à Srinagar, la capitale du Cachemire. Ils ont été invités par le gouverneur à venir observer la situation, que le gouvernement a qualifiée de normale. Les dirigeants politiques ont été détenus à l’aéroport, puis renvoyés à Delhi. C’est la deuxième fois que les dirigeants des partis communistes (Sitaram Yechury et D. Raja) se sont vu refuser l’entrée au Cachemire (pour en savoir plus sur le Cachemire, voir notre alerte rouge n°1). Modi n’a rien dit. Le Cachemire reste étouffé. |